Emmanuel Macron est-il toujours Charlie ? Rien n’est moins sûr.
Alors qu’a eu lieu le 7 Janvier le triste anniversaire de la commémoration des sanglants attentats de Charlie Hebdo, on a appris hier que celui-ci venait de porter plainte contre la publication par un médium de deux illustrations d’une caricature du publiciste toulonnais Michel-Ange Fiori, le représentant sous les traits d’Adolf Hitler, avec ces mots : « obéis et fais-toi vacciner », et l’autre, sous les habits du Maréchal Pétain.
Emmanuel Macron a porté plainte pour « injure publique ». La femme, une dénommée Delphine Jégousse, voyante, sera convoquée lundi prochain au tribunal correctionnel d’Angers.
Rappelons qu’Emmanuel Macron avait déjà poursuivi en Justice le publiciste, mais en décembre dernier, la condamnation avait été annulée par la Cour de Cassation, estimant que « les affiches incriminées n’ont pas dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression ». Une victoire pour Michel-Ange Fiori, qui s’était fait connaître par ses affiches « coup de poing » contre le chef de l’Etat lors de la crise du Covid.
Alors, est -il Charlie ou n’est il pas Charlie ?
Ce 7 Janvier 2023, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes de l’attentat devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, en présence du Ministre de l’Intérieur. Le Journal s’est retrouvé cette semaine au cœur d’une crise diplomatique après la publication de caricatures sur le régime iranien, qui auraient été jugées « insultantes » par Téhéran.
Mais il semble que la défense de la liberté d’expression soit à géométrie variable chez Emmanuel Macron.
Ce n’est pas la première fois que celui-ci porte plainte contre tel ou tel citoyen qui aurait fait preuve d’une liberté jugée insultante à son égard, comme ce tract dans lequel un père de famille listait les 10 raisons de ne pas voter pour lui en 2017. Pas de quoi fouetter un chat, et pourtant, si.
Emmanuel Macron a lancé une procédure pour ce petit tract, qui pou un peu rappellerait celui de la rose blanche.
La liberté d’expression vaut en soi, elle ne peut pas être adaptée ou conditionnée.
Si bien que cette propension du chef de l’Etat à la menace judiciaire contre les citoyens de son propre pays, est un signe plutôt inquiétant. Ces menaces sont une censure claire, une pression exercée contre la liberté d’expression, si celle-ci est jugée attentatoire à sa propre personne.
Que les caricatures offensent les religions ne l’émeuvent pas de la même façon, semble t- il.
Mais ceci illustre finalement ceci : plus on cherche à entraver la vérité, plus celle-ci se répand.
Sabine Faivre, psychologue, auteure de " La vérité sur l'avortement aujourd'hui" et éditorialiste pour Tysol France, Boulevard Voltaire et Wolność.