Alors que nous nous apprêtons à célébrer la naissance du Christ, l’actualité nous ramène tragiquement à l’éclipse de sens que traverse notre société sur le sens de la vie humaine.
L’Assemblée Nationale a adopté le 24 novembre dernier une loi visant à constitutionnaliser le droit à l’avortement, sous les cris de triomphe de la part des Insoumis et des lobbies « féministes ». Cette loi a bénéficié du soutien de toutes les sensibilités, RN compris, sauf notable exception.
Témoins de la dégringolade généralisée, les rares « bastions » politiques où subsistaient un reliquat de conscience ont fini par céder eux aussi, reléguant le vote à une simple « opinion » personnelle, et marginalisant un peu plus l’engagement en faveur de la vie.
Cette loi risque de ne pas passer le cap du Sénat, qui y est majoritairement hostile, mais il n’est pas certain que quelques digues ne finissent pas céder, sous la pression médiatique et politique. Et la carte maîtresse en réalité se trouve aujourd’hui dans les mains du gouvernement.
L’inquiétude subsiste sur les stratégies qui vont se déployer ces prochaines semaines pour faire aboutir ce texte, déjà consacré par l’intelligentsia de gauche.
Le soutien de Renaissance à une loi qui consacre un droit de mort, révèle avec une acuité glaçante, le cul de sac moral et spirituel dans lequel est tombé notre société.
Simultanément, et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement lance une offensive sur l’ « euthanasie », en organisant une « convention citoyenne » ouverte le 9 décembre et rassemblant 170 participants, qui se réuniront neuf week-ends de trois jours pour « se prononcer sur l’opportunité d’une évolution du cadre légal » : hasard sinistre du calendrier, cette « consultation » aux faux airs de démocratie participative, sera clôturée le 19 mars 2023, le jour de la Saint Joseph.
La question posée par le gouvernement est la suivante : « le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits » ? En clair, les participants sont invités, ou plutôt incités à donner une réponse sur la légalisation de ce qui est nommé pudiquement « l’aide active à mourir », autrement dit à l’euthanasie mais aussi au suicide assisté.
Emmanuel Macron s’était gargarisé de l’extraordinaire « innovation démocratique » que représente cette convention citoyenne, par ces mots terrifiants : « cette convention démocratique, je la défends à mort….sans mauvais jeu de mots ».
Voilà finalement bien résumée l’œuvre actuelle du gouvernement : inscrire la mort partout où c’est possible dans la loi française.
Mais rassurons-nous, le chef de l’Etat sera certainement très heureux de fêter Noel, ou ce qu’il en reste, avec ses proches autour d’un bon gueleton laic, avec le sapin, mais sans la crèche.
Sabine Faivre, psychologue éditorialiste pour Tysol, Boulevard Voltaire, Wolność la parole libre et auteure de " La vérité sur l'avortement aujourd'hui".